Un théâtre de premières...
Vue du Théâtre des Champs-Elysées
Parce que savoir d’où l’on vient permet parfois de remettre les choses en perspective, voici un bref rappel de ce qu’était et voulait être le théâtre des champs Elysées il y a bientôt…un siècle. Car le 2 avril 2013, le Théâtre fêtera le centenaire de son concert inaugural. Mais avant même d’être un haut lieu d’innovation musicale, le théâtre s’est voulu une innovation architecturale.
Le bâtiment du Théâtre des Champs-Élysées marque une date clé dans l'histoire de l'architecture. Construit par Auguste Perret, avec la collaboration du sculpteur Antoine Bourdelle, du peintre nabi Maurice Denis, d’Edouard Vuillard et de Kerr-Xavier Roussel, le Théâtre des Champs-Élysées est le premier théâtre parisien à avoir été entièrement construit en béton armé, seule la façade ayant un plaquage de marbre blanc. Le bâtiment a été classé monument historique en 1957. Après quatre années de restauration complète dans les années 1980, le Théâtre des Champs-Élysées a rouvert ses portes au public en 1987.
Et c'est dans ce théâtre qu'eurent lieu deux créations mondiales qui firent scandales.
La première fut la création du Sacre du printemps d'Igor Stravinsky le 29 mai 1913 sous la direction de Pierre Monteux qui suscita un formidable tollé où détracteurs et adjuvants en vinrent aux mains.
Il n’y a pas que pour le théâtre et pour Hernani que l’on s’empoigne. Et n’allez pas croire que "autre temps, autres mœurs"…
Puisque 41 ans et 6 mois plus tard ce fut la création de la première vraie œuvre musicale "mixte" (c'est à dire une œuvre pour instruments de musique et dispositif électroacoustique).
Déserts d'Edgard Varèse fût représenté pour la première fois le 2 décembre 1954 avec Pierre Henry à la bande magnétique et Hermann Scherchen à la baguette. Le choc inspiré par les interpolations provoqua huées, rires et quolibets. Le scandale qui en résulta fut comparable à celui du Sacre…
Mais retour en 1913, puisque c’est là que tout à commencer. Dans le premier programme du théâtre, on trouve déjà les noms de Debussy et de Schumann… La mode est alors aux ballets russes, qui connaissent une vogue formidable à travers l’Europe. C’est Gabriel Astruc, un des hommes qui fit le plus pour la musique de la Belle-Epoque, qui dirige le théâtre qu’il a lui-même fait construire.
Et plutôt que d’épiloguer sur les premiers mois de l’aventure, profiter du site de la BNF Gallica, qui a numérisé le premier programme du Théâtre, en date du 8 juin 1913… Allez-y en un clic et appréciez le plus vieil ancêtre de toutes les brochures du TCE.